L’informatisation des blocs, côté chirurgien, a été menée depuis plusieurs années au CHU de Strasbourg en cohérence avec l’ensemble du système d’information médicale. Pour ce faire, le CHU a choisi le logiciel QBloc édité par la société Evolucare.
Toutes les salles d’opération du CHU (une cinquantaine) sont informatisées depuis le programme opératoire jusqu’à la fin de l’intervention. En préopératoire, «nous programmons les procédures en fonction du type d’intervention réalisée. L’occupation de la salle se construit automatiquement au fur et à mesure de l’inscription des procédures du jour ou à venir », explique le Dr Gabriel Nisand, maître d’ouvrage des projets informatiques médicaux. Les temps opératoires sont paramétrés par défaut. Pour les cas les plus complexes, les chirurgiens ont la liberté de modifier le temps prévisionnel.
Traçabilité de l’acte chirurgical
En peroperatoire, les différentes phases de la procédure sont programmées. Parfois, des questionnaires comme ceux de la check-list de la Haute Autorité de santé apparaissent automatiquement au moment du passage d’une étape à l’autre. L’utilisateur est donc guidé dans le recueil de données. Ce système de découpage permet une traçabilité exacte de l’acte chirurgical. «L’informatisation ne couvre pas les constantes vitales du patient, qui feront l’objet d’un développement ultérieur du logiciel d’anesthésie prévu à la fin de 2014 et au début de 2015 », précise le docteur Gabriel Nisand. En attendant, les informations les plus importantes de l’anesthesie sont enregistrées dans QBloc. La traçabilité des dispositifs médicaux implantables (DMI), par une lecture à codes-barres, des greffons et du matériel utilisé pour effectuer le geste chirurgical fait partie des applications. «Étant donné l’hétérogénéité des référencements des DMI, nous sommes en train d’intégrer dans notre logiciel de gestion interface avec QBloc la CIO DM, une classification nationale des dispositifs médicaux qui va notamment permettre une mise à jour automatique des codes à barres», rapporte le docteur Nisand, Concernant les kits de stérilisation des instruments, l’intégration du logiciel Stérigest de traçabilité de tout le process est en cours de réalisation en urologie et en chirurgie digestive. Les informations de Stérigest et de QBloc regroupées dans un in-focentre autorisent une traçabilité par patient. Par ailleurs, une saisie de tous les actes chirurgicaux dans QBloc effectuée en temps réel sur la base d’un préparamétrage CCAM (classification commune des actes médicaux) correspondant à chaque procédure va permettre d’avoir un lien direct entre l’intervention et le codage. Les informations médicales saisies partent vers le concentrateur d’actes et la facturation.
Gain de temps
Cette fonctionnalité en cours de déploiement est une véritable avancée dans le recueil d’informations médicales. De plus, le cahier de bloc totalement dématérialisé fait gagner du temps. Le programme en cours apparaît sur les écrans. Cette visualisation en temps réel autorise le réajustement du programme opératoire si nécessaire. Les infirmières des services d’hospitalisation y ont également accès. Elles peuvent répondre aux familles et s’organiser pour la continuité de la prise en charge de l’opéré dans leur service.
Enfin, les services de QBloc se prolongent dans la salle de surveillance postinterventionnelle pour prévenir de l’arrivée du patient. Signalons que les données recueillies permettent de tirer les indicateurs mis au point par l’Anap offrant la possibilité de connaître le taux d’utilisation des salles, de débordement et de comparer les résultats obtenus à ceux des autres établissements et à la moyenne nationale. Ceci autorise l’objectivation et le suivi des évolutions des points forts et des points faibles. Le chantier d’informatisation des blocs ne se termine jamais. De nouvelles applications dans QBloc verront prochainement le jour, comme l’automatisation des comptes rendus opératoires ou la planification des interventions. ■
Plateaux Techniques
Décembre 2013
Article rédigé par M.G. (Plateaux Techniques)
avec le Dr Gabriel Nisand, chef de pôle de Santé publique et de santé au travail et maître d’ouvrage des projets d’informatique médicaux au CHU de Strasbourg (67).