Obligation légale et pré-requis du programme HOP’EN, l’intégration de l’Identifiant National de Santé est prête à démarrer chez Evolucare. Nadège Neau, Product manager, et David Mortier-Dorian, Responsable Déploiement, expliquent les enjeux et la démarche retenue.
La mise en œuvre de l’Identifiant national de santé (INS), prévue par la loi¹ au 1er janvier 2021, se concrétise. Ce projet socle de la feuille de route numérique, établie dans le cadre de la stratégie politique « Ma santé 2022 », est essentiel à plusieurs égards, comme le rappelle Nadège Neau, Product manager chez Evolucare : « l’INS sécurise la prise en charge d’un patient au sein d’un établissement, mais il a aussi vocation à faciliter l’échange et le partage des informations de santé entre les professionnels concernés. C’est une véritable carte d’identité numérique du patient qui fiabilisera les transmissions, par exemple l’envoi d’un compte rendu d’un dossier patient informatisé (DPI) vers le dossier médical partagé (DMP) ».
Une carte d’identité numérique du patient
On comprend dès lors que l’INS soit aussi un prérequis incontournable du programme HOP’EN (Hôpital numérique ouvert sur son environnement), plan d’action destiné à soutenir financièrement les opérations de transformation numérique des établissements de santé qui répondent aux priorités de la feuille de route.
Les équipes d’Evolucare n’ont pas attendu que la concertation autour de la nouvelle version du référentiel INS² se termine (au 12 décembre) pour préparer son implémentation et son déploiement : « les établissements sont sous pression face à l’obligation réglementaire, constate Nadège Neau. Surtout dans le secteur médico-social où ils sont, en outre, confrontés à des contraintes matérielles telles que l’équipement en cartes et lecteurs de cartes de professionnels de santé ».
INS transmis par la GAP vers le DPI
Evolucare a franchi la première étape, fin octobre 2020, avec l’autorisation, accordée par le Centre National de Dépôt et d’Agrément (CNDA), d’intégrer le téléservice INSi v2.0 au sein de la solution de Gestion Administrative des Patients (GAP) Medsphère. « L’utilisateur de la GAP interrogera le téléservice afin de récupérer ou de vérifier l’identification, explique Nadège Neau. Une fois qualifié, c’est-à-dire validé, l’INS sera transmis par la GAP vers les solutions qui y sont adossées, le DPI Osiris par exemple. De même, Osiris pourra recevoir l’INS validé d’une autre GAP sous réserve que celle-ci ait obtenu l’autorisation CNDA et soit interopérable ».
Un rôle essentiel d’accompagnement
Prêtes pour le déploiement, les équipes de David Mortier-Dorian ont anticipé toutes les étapes de la migration. à commencer, en interne, par des formations et communications à l’attention des collaborateurs. « Notre premier objectif est qu’ils sachent expliquer les tenants et aboutissants de ce changement, souligne le responsable Déploiement. Nous avons un rôle essentiel d’accompagnement pour lequel nous avons établi, en concertation avec nos clients, une méthodologie précise : prérequis techniques, fiches fonctionnelles et réponses aux questions fréquemment posées (FAQ) au retour de nos observations sur le terrain, adaptation aux organisations en place… ».
« Les opérations vont se dérouler dans la plus grande proximité avec les utilisateurs, d’autant plus que notre parc client (1500 sites utilisant le DPI Osiris) est très hétérogène », précise-t-il.
Pour les 250 établissements équipés de Medsphère, il prévoit une version transitoire dès le mois de décembre. Le calendrier de mises à jour tiendra également compte des engagements pris par les établissements concernant le programme Hop’en : « les enjeux portent à la fois sur les interfaçages, donc l’interopérabilité, et la dimension organisationnelle », résume-t-il.
L’utilisation de l’INS aura en effet un impact sur tous les logiciels satellites de la GAP, sans oublier les chantiers à venir comme « la mise en œuvre de la nouvelle version de DMP prévue en 2021 par exemple », avertit David Mortier-Dorian.
¹ Loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016
² Une première version avait été publiée par un arrêté du 24 décembre 2019