Philippe Blanco s’est vu confier la direction générale du Groupe Evolucare début janvier. L’entreprise familiale s’est hissée ces dernières années parmi les leaders français des systèmes d’information de santé. Elle compte désormais sur l’expérience de cet ingénieur, également passé par l’INSEAD, pour atteindre les objectifs de développement fixés lors de l’entrée d’Essling Expansion à son capital il y a un an.
Les objectifs sont ambitieux : le Groupe Evolucare prévoit de passer de 30 à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les 5 ans en renforçant son assise en France et en s’installant solidement à l’international. Philippe Blanco, tout nouveau directeur général, se montre prêt à relever le défi, à la fois en raison de sa propre expérience et surtout parce qu’il a apprécié tout le potentiel (méconnu) d’Evolucare.
« J’avais suivi de loin ce qu’Elie Le Guilcher avait fait de Corwin – Osiris. En découvrant dans le détail les activités développées au sein d’Evolucare ces dix dernières années, j’ai été très impressionné par ce parcours exceptionnel et par la qualité des efforts déployés par les équipes », applaudit le nouveau DG.
« Evolucare a énormément d’atouts. Le Groupe reste, certes, méconnu des décideurs du secteur hospitalier, mais il bénéficie d’une excellente image auprès de ses clients, se félicite celui qui a désormais mission de le sortir de l’ombre. Nous avons des ressources humaines jeunes, des fondations technologiques à la fois solides et modernisées, un laboratoire (Evolucare Labs) qui inscrit concrètement l’entreprise dans l’innovation et les projets d’intelligence artificielle ».
Quatre piliers
Avec l’œil de l’expert auquel 23 ans de carrière dans l’e-santé ont donné une vision globale du marché, il souligne la force du positionnement d’Evolucare : « Nous nous appuyons sur quatre piliers, tout aussi importants les uns que les autres, qui apportent une grande cohérence d’ensemble. Ils couvrent tout le spectre de ce qui est nécessaire aux groupements hospitaliers de territoire : domaine patient, dans le sanitaire et le médico-social, y compris le handicap, soins critiques, imagerie. »
« Le plus souvent, la réponse par un système d’information unique n’est en effet pas appropriée dans les GHT, observe-t-il. Mieux vaut, comme nous le faisons chez Evolucare, proposer les solutions les mieux adaptées à chaque activité, du SSR à l’Ehpad en passant par la radiologie par exemple, tout en les inscrivant dans une solution globale. Nous avons montré notre expertise à cet égard avec la mise en œuvre du portail du GHT Nord de l’AP-HP qui couvre 1,5 million d’habitants ».
L’intégration fait la différence
Au-delà de cette cohérence d’ensemble, Philippe Blanco argumente également les capacités de développement de chacun de ces quatre grands domaines fonctionnels.
« Pour les solutions de gestion des patients, l’entreprise s’est construite, historiquement, sur un marché d’établissements situés à la frontière du médical et du médico-social. Peu d’éditeurs y sont positionnées. C’est une force, d’autant plus qu’elle a récemment complété son offre avec l’acquisition d’une pépite spécialisée sur le marché du handicap, Axapa. Pour ce qui concerne les soins critiques, Evolucare fait également la différence avec une suite logicielle performante et interopérable. »
Coté imagerie, enfin, la concurrence est certes très vive, « mais combien d’acteurs sont, à l’instar d’Evolucare, capables d’offrir une plateforme RIS et PACS complétement web ? et intégrée ? », relève Philippe Blanco.
Vers une stature internationale
C’est sur ces fondations que le groupe entreprend de s’agrandir.
« Je suis là pour lui donner de la visibilité et passer à l’échelle supérieure », résume le nouveau directeur général.
Le changement d’échelle aura lieu en France bien sûr, où Philippe Blanco compte entreprendre un tour des GHT, auquel il exposera la proposition de valeur d’Evolucare.
Il passe aussi par l’ambition d’une stature internationale. « Le département International, créé il y a un peu plus de deux ans, a bien travaillé. Nos solutions d’imagerie sont distribuées au Chili, au Pérou, en Colombie, à Hong Kong. Nous avons des distributeurs en Amérique du nord et en Afrique. Nous continuerons à travailler avec nos réseaux de distribution, mais il est indispensable que nous établissions nos propres équipes commerciales et techniques sur les marchés les plus concurrentiels, comme ceux de l’Europe du nord par exemple », prévoit l’ancien DG Healthcare & Life Sciences pour l’Europe du Nord, l’Europe Centrale et de l’Est de DXC Technology.
Juin 2020 – Direction[s] N°187